enrique, ilario almadovar - uc. be careful.

- et vous faites, attention dehors, hein ? il fait froid.
- oui, 'man.
- tu me donnes un bout de ton gâteau, Xavier ?
- tiens, hermanito.

il me donna un bout de son gâteau au chocolat que maman avait fait, il y a bien une paire d'heures. il était encore un poil chaud, et le chocolat me réchauffait bien. puis, j'avais cette impression d'être bien, de manger quelque chose comme étant un concentré de joie. xavier me lança un regard amusé, et je ne pus m'empêcher de rougir. j'avais cette impression qu'il me protégeait tout le temps, qu'il veillait toujours à ce que j'ai ce que je veux. j'aimais beaucoup sa présence. elle avait quelque chose de... d'attendrissant. c'était mon jumeau, mais j'avais l'impression de ne pas lui ressembler, de n'être que son double, mais en beaucoup plus faible. lui, il avait cet air de leader, et même si mon père ne faisait aucune différence entre lui et moi, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il préférait xavier. il était tout. c'était de l'or à mes yeux. mais maman ne cessait de me dire d'arrêter de me comparer à lui, que j'étais différent. ma mère a toujours été là pour me racheter une confiance en moi. je l'aime pour ça. et aussi parce que c'est ma mère. quand j'eus fini mon gâteau, xavier me donna sa serviette pour que je m'essuis la bouche. je le posa sur la table, et je mis ma veste. lui, il m'attendait déjà.

- allez dépêche toi ! la nuit tombe vite ici ! faut qu'on profite de la neige avant de retourner à notre maison !
- je trouve pas ma manche.
- attends, je t'aide.

il me tendit ma manche de veste, et je pus, enfin, mettre ma veste comme il faut. xavier était tellement pressé, qu'il me tapa les mains pour me boutonner ma veste plus rapidement. je lui lança un sourire, et il me répondit par un clin d'oeil. maman nous regardait de loin, apprenant à talia et javier à faire leur chaussure pour qu'ils viennent nous rejoindre plus tard. lola dormait dans sa chambre avec sa petite boîte à musique que papa lui avait ramené. il avait dit que la papa noël lui avait donné ça pour lola. mon papa avait toujours été dans les petits papiers du père noël. ça me faisait rêver. mais xavier disait que c'était pas le papa noël mais papa qui nous faisait des cadeaux. que le papa noël c'était pas un bon sorcier, et qu'il fallait pas lui faire confiance parce qu'il donnait jamais les bons cadeaux. il disait que si j'étais faible, c'était à cause de lui parce qu'il avait toujours voulu un médicament pour me rendre plus fort. ça m'avait toujours touché cette attention de sa part. je le regarda me passer devant, ouvrant la fenêtre, puis la refermant dès que je fus passé.

lorsque je mis un pieds dans la neige, je ne pus retenir un petit gloussement de plaisir. xavier eut un petit rire, je me retourna et je me pris une boule de neige dans la tête. il éclata de nouveau de rire, alors que je retirais la neige de sur mes yeux. j'éclata de rire à mon tour, et alors que je me baissa pour ramasser la neige et la lui envoyer, xavier s'était déja enfui en courant. alors je me mis à le poursuivre, jusqu'à ne plus le voir. j'étais loin dans le jardin. je regardais de partout, mais sans le trouver. finalement, je finis par me sentir trop isoler, et je crus être perdu. aussitôt, je me mis à l'appeler, à appeler quelqu'un pour qu'il vienne me chercher mais je reçu vite une boule de neige dans l'arrière du crâne. même pas le temps de me retourner que déjà, je me retrouve au sol, enfoncé dans la neige. j'entends mon frère rire, je me débats, et je parvins à le pousser à côté de moi. il est hilare, et bien qu'au début, je le pris mal, je me mis à rire à mon tour. on resta allonger dans la neige, on se tenait main dans la main. il me montrait des nuages de différentes formes, en me donnant des significations particulières. il disait que j'étais un ange frêle et que lui, il était le démon, et qu'il devait se racheter une conduite pour aller au paradis. je ne cessais de lui demander pourquoi, et à chaque fois, il me répondait en m'embrassant le front. ce jour là, lorsqu'il le dit, je ne pus m'empêcher de dire :

- arrête de dire ça, xavier. tu es gentil et tu es bon avec moi. papa t'aime plus que moi. c'est toi l'ange !
- papa nous aime autant. quand tu as eut ta maladie, il était toujours à côté de toi quand tu faisais dodo. il nous aime pareil, tu sais.
- alors pourquoi tu dis que tu es un démon ?
- parce qu'il est venu me voir dans un rêve, et il m'a dit que j'allais mourir.
- dis pas ça, xavier.

aussitôt, il me serra un peu plus la main, avant de se relever. je fis de même, et il me sourit avant de me caresser la joue. il ajouta :

- de toute façon, je serais toujours là. dans toi. tu es moi, et je suis toi. tu es ma seconde vie. comme je suis ta vie. je suis le brouillon, tu es le parfait.
- Non. je t'aime, tu n'es pas un brouillon si tu es moi et donc... alors qu'il me mettait son index devant mes lèvres pour me dire de me taire, on entendit tout deux des bruits de mitraillettes. papa nous avait dit de nous jeter au sol si jamais ça arrivait. comme à la guerre. sauf que là... j'eus bobo quand je tomba. et lorsque je releva la tête pour voir où était xavier, il était à côté de moi, un trou dans la tête. autours de lui, la neige était toute rouge. je voulus bouger, m'approcher de lui. je croyais que je faisais un mauvais rêve. je tendis le bras, mais aussitôt une furieuse douleur se fit ressentir. je m'évanouis.